En ce début du XXIe siècle, marqué par la crise climatique, où l’empreinte carbone de chacun compte, n’est-il pas temps de reformuler nos pratiques touristiques, du mode de déplacement au lieu parcouru, à la manière de le parcourir ?
Des réflexions en cours sur l’avenir de nos montagnes, son tourisme, son économie, le concept de slow tourisme, où l’éloge de la lenteur, est en train d’émerger !
Le Plan Avenir Montagne, institution mise en place par le gouvernement en collaboration avec l’association de défense de la montagne Mountain Wilderness, se penche sur l’avenir de nos vallées, en essayant d’élaborer des solutions durables, à l’échéance des 30 prochaines années, quand l’absence de Dame Neige se fera cruellement sentir.
Notre massif du Pays des Nestes au cœur des Pyrénées centrales, avec le massif du Néouvielle et le Parc National des Pyrénées, en toile de fond, a retenu comme thème de réflexion, la mobilité et les flux touristiques.
Que pourrait être le slow tourisme dans nos vallées pyrénéennes ?
D’abord il existe déjà, pour l’instant, une pratique confidentielle mais très active !
Ce Week end au pied des voies de la falaise de Sinsat en Ariège, je vois arriver 3 jeunes grimpeuses toulousaines, parties le matin même avec leurs vélos et leur corde dans le train, pour faire une grande voie dans la journée, sans produire de CO2 et en prenant leur temps.
Dans notre massif du Néouvielle, chaque printemps nous voyons de plus en plus skieurs de montagne remonter les lacets d’Orédon sur des vélos électriques, les skis accrochés sur le sac à dos. Une fois le vélo posé, place à la neige, peaux de phoques et belles courbes au programme !
Un Slow Tourisme pyrénéen voit donc le jour. D’abord à travers des mobilités peu consommatrices d’énergie fossile. Dans notre pays des Nestes, la gare de Lannemezan, lieu de passage ferroviaire d’importance, relie rapidement à Toulouse, pas trop loin de Bordeaux, est une porte d’entrée obligée.
A partir de là, il faut gagner Arreau, capitale des vallées, sur la route des cols (Aspin, Peyresourde), au croisement des 2 Nestes ,Aure et Louron.
Le grand projet, ou plutôt le grand espoir, est la création de la voie verte reliant Lannemezan à Arreau, utilisant l’ancienne voie ferrée. C’est le grand débat qui agite aujourd’hui notre terroir, l’étude de faisabilité est en cours. On espère bientôt rejoindre Arreau en vélo musculaire, voire en VAE, sans risque !!
Toujours est-il que dès aujourd’hui une pratique du Slow tourisme est possible voir souhaitable sur le territoire des Nestes. L’immersion nature, la déconnexion citadine sont déjà au rendez-vous. Nos vallées nous offrent deux réserves naturelles régionales, Montious en Louron, Aulon en Aure, la réserve Naturelle Nationale du Néouvielle, l’extrémité orientale du Parc National.
De multiples activités outdoor parsèment notre pays, de l’escalade à la spéléo, de la rando à l’eau vive, du VTT au parapente.
Pourquoi pas, à partir d’un camp de base dans l’un de nos villages, gites ou camping, accéder à l’ensemble de ces activités, non pas en voiture mais en vélo, pour les moins sportifs, en VAE.
En gagnant le lieu de pratique, on lève la tête en traversant un village, on s’arrête boire à une fontaine, on s’intéresse à un élément d’architecture.
Notre pays est terre d’élevage et d’agriculture. Durant nos vacances estivales, d’autres sont dans les près en plein travaux des champs. Poser son vélo dans l’herbe, questionner l’agriculteur sur son métier, lui demander la race de ses brebis ou de ses vaches, quel meilleur moyen de s’immerger dans un pays que celui-là !
Le partage commence avec l’autre. Peut-être que l’éleveur vous proposera un matin de gagner l’estive avec lui, pour admirer son troupeau.
Partager, non pas consommer, voilà peut-être une des clés de l’écotourisme et du slow tourisme.
Les Pyrénées sont terres de culture et de tradition. Après une longue randonnée, ou une belle ascension, il faut se donner un jour de battement entre deux activités pour partager une fête de village à l’écoute des chants pyrénéens, flâner sur un marché à la rencontre des producteurs locaux.
Densifier le temps, un beau programme !
Le Slow tourisme, ce sont des vacances dont on revient enrichi de rencontre et de savoir partagés, en ayant pris conscience de la richesse et de la diversité d’un terroir. Les paysages montagnards, sans la présence de l’homme ne sont que des déserts d’altitude……