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Le bivouac: une expérience inédite

Pour vous parler du l’expérience du bivouac on a choisi de vous parler non pas du bivouac mais DES bivouacs !

En effet, il peut prendre différentes formes en montagne: soit préparé, soit improvisé, soit imposé car c’est parfois la montagne qui décide pour nous !

Avant de passer en revue ces différents bivouacs, parlons d’abord du fond du sac, élément essentiel avant de partir en montagne que ce soit en randonnée, en grimpe, ou en alpinisme, hiver comme été ! N’oublions pas qu’en montagne le proverbe : « Qui peut le plus peut le moins » est fondamental !

La première chose indispensable au fond du sac: la couverture de survie, élément de premier secours et outil indispensable à la survie comme son nom l’indique ! En suivant: un petit réchaud, pour boire et manger chaud, c’est ce qui retape le plus et réhydrate le mieux ; ne pas oublier la gamelle et quelques tasses ! Autre élément à surtout ne pas oublier: la frontale, avec les bonnes piles car la nuit peut tomber vite, voire trop vite. La gourde, autre élément indispensable car l’eau peut se faire rare, il faut d’ailleurs toujours penser à la remplir dès qu’un point d’eau se présente !

Nous pouvons partir, le sac est prêt, avec tous les autres outils nécessaires pour gravir notre objectif, raquettes, piolet, vêtements chauds, de pluie, veste tout temps, tenue de rechange etc.

Envisageons maintenant nos différents bivouacs présentés plus haut !

Le bivouac préparé (à priori le plus facile) se prépare, comme son nom l’indique ! Je l’appelle le bivouac en amoureux, même si l’on ne part pas avec l’âme sœur, c’est-à-dire le bivouac tout confort ! Dans le sac, la super tente 2 places légère avec abside pour cuisiner tranquille, les matelas hyper confort (les karimats sont dépassés), le duvet normé aux températures prévues. Tout va bien, reste plus qu’à trouver l’endroit idéal, près d’un point d’eau, sur une pelouse moussue, face à un paysage incroyable, un sommet pas loin qui peut servir de paratonnerre ! Quelques conseils pour que tout soit parfait: partir tôt pour arriver bien avant la nuit, faire attention sur une estive de s’installer loin des animaux, ceux-ci pouvant être très envahissants ! Je me suis retrouvé avec une chèvre dans la tente, ayant laissé la porte ouverte, dans le Val Veni italien, au pied du versant sud du Mont Blanc, au retour de son ascension! Autre conseil pour une réussite totale, choisir le menu, avec une bonne bouteille !

Le bivouac improvisé, lui, ne prévient pas, il arrive après une journée trop longue, un gros coup de fatigue, un itinéraire perdu, un compagnon trop fatigué, une petite blessure, quand la voiture est encore loin ! Quand les voyants passent à l’orange, il faut anticiper ! On n’a pas prévu la tente ni le duvet ! Profiter des dernières lumières pour trouver un abri sous roche, un creux dans une estive, l’hiver faire un igloo, à l’abri de tout danger, chutes de pierre, avalanche, orage ! Le principal c’est de se mettre à l’abri du vent, principal facteur de refroidissement ! Pour s’installer, les sacs à dos, une fois vidés serviront de matelas, parfait isolant, les duvets seront remplacés par la couverture de survie, installer le réchaud et faire rapidement du chaud, s’habiller avec tous ses vêtements. S’il ne pleut pas (intérêt de l’abri sous roche) ou s’il ne neige pas, le bivouac doit bien se passer, un souvenir à raconter !

Le bivouac imposé, là ça devient plus compliqué et on rentre dans le monde de l’aventure. La cause peut être un véritable accident, la nuit tombe et l’hélico ne peut pas venir, ou sur un itinéraire engagé, s’être perdu complétement dans une zone dangereuse, voire une tempête qui se déclenche (neige, orage, pluie torrentielle) ! On n’a plus le choix du lieu de bivouac. Impossible de trouver un abri sécurisé, l’hiver on a l’outil du trou ou grotte à neige, l’été se mettre contre un rocher, pour protéger un côté. De toute façon la nuit sera longue, et peut être mouvementée: éclairs, foudre, blessé qui ne va pas bien ! Pour les techniques, même fonctionnement que pour le bivouac improvisé, mais il faut rajouter une grosse dose de mental, essayer de rester éveillé toute la nuit, pourquoi ne pas faire un concours de chant ! Aux premières lueurs du jour, il faut agir vite, téléphoner au secours ou s’échapper dés que la météo le permet !

Dans ma carrière amateure ou professionnelle, j’ai rencontré les 3 situations décrites, en hiver ou en été, dans les Pyrénées ou dans d’autres massifs lointains et les grands souvenirs qui me restent sont les bivouacs imposés: sous l’orage (traversée des Arêtes des Posets Eristé), sous la neige, (impossible de retraverser la Brèche de Rolland pour gagner le refuge des Sarradets, dans le blizzard), au Népal (à la descente du Ganja La Chuli, perdu dans des gorges infranchissables, au milieu de barres rocheuses).

Pour finir, ne pas oublier qu’un bivouac préparé peut finir en bivouac improvisé, un gros coup de vent sous l’orage arrache la tente, l’igloo s’effondre en pleine nuit, de la nuit en amoureux on passe au plan survie, c’est le charme de la montagne !

Et vous quel est votre meilleur souvenir de bivouac? Le préparé, l’improvisé, l’imposé?

Partagez avec nous votre plus belle photo de bivouac !

Eric DELCASSO

Accompagnateur Montagne

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